Les principaux objets délivrés en 2014 ne sont que les prémisses de ceux qui vont bouleversés notre quotidien

Rémy Poulachon

Rémy Poulachon


Interview de Rémy Poulachon, directeur chez Sedona.

Bonjour Monsieur Poulachon, pourriez-vous vous présentez ?

Bonjour à tous, je suis Rémy Poulachon, Directeur de l’Innovation et responsable de l’offre Mobilité de la société Sedona. Sedona est un groupe de conseil en technologies qui s’articule en trois marques : Inadeo, notre cabinet de conseil, West l’agence digitale (stratégie digitale et accompagnement sur les aspects UX/Design, SEO, etc..) et Sedona Solutions, fournisseur de solutions technologiques (basées sur Java, PHP, .Net et Mobilité).

Je travaille dans l’écosystème Mobilité depuis plus de 15 ans et j’ai assisté à la profonde mutation de ce marché avec l’avènement des objets connectés entre autre.
Sedona organise d’ailleurs à ce titre un événement intitulé « Zest, Innovation et Madeleines » qui fait la part belle aux entreprises dédiées à l’univers de l’IOT (Busit, Sigfox, Sen.se, Microsoft). 
J’ai créé la division Mobilité dans les différentes sociétés que j’ai côtoyé pendant ma carrière, ce qui m’a permis d’appréhender les différents domaines (grand public et professionnels), et donc de comprendre l’intérêt des objets pour ces populations cibles distinctes.

Enfin, mes équipes ont développé les premières applications de News sur les montres connectées Sony Smartwatch 2 et Samsung Galaxy Gear S pour le compte d’Euronews, ce qui nous donné la possibilité d’évaluer les contraintes et les apports fonctionnels de tels dispositifs.

Quelle innovation selon vous apporte le marché de l’IOT en 2015 et à venir ?

Nous assistons à une deuxième vague liée à cet univers. En effet, pour ma part, les principaux objets délivrés en 2014 ne sont que les prémisses de ceux qui vont bouleversés notre quotidien (et l’entreprise) dans les cinq années qui arrivent. En effet, il s’agissait plus de délivrer un produit suivant un TimeFrame Marketing plutôt que de bâtir une solution « complète » et pérenne. C’est ainsi que l’on a assisté à l’avènement des bracelets, montres connectées « première génération », etc…
Pour moi, l’avenir de ce marché va tenir sur plusieurs points :
•    La faculté de ces objets à interagir entre eux (intéropabilité)
•    La faculté de ces objets à être suffisamment sécurisés (l’audit effectué par HP est d’ailleurs révélateur de la faiblesse de protection des dispositifs)
•    La faculté de ces objets d’être exploités via des APIs et donc les faire évoluer via une communauté dynamique
•    L’investissement des éditeurs/constructeurs dans ces technologies. Un mouvement de fond s’opère dans ce sens avec notamment IBM et Bouygues Telecom. D’autres acteurs technologiques projettent d’investir massivement également.

Pour dialoguer entre eux ou pour être accessible de manière transparente, un objet doit pouvoir s’appuyer sur une infrastructure technologique suffisamment puissante, évolutive et « légère ». C’est dans ce sens que les solutions de type Sigfox ou les dernières annonces de Bouygues Telecom avec le projet LoRa prennent un écho important dans le déploiement des solutions IOT.

Est-ce que le marché trouve son public ?

Difficile de dire à l’heure actuelle si ce marché a trouvé son public tant il est disparate et encore très jeune. Il est cependant évident qu’il y a eu un véritable engouement pour la première vague des objets qui touchait directement le grand public. Mais très rapidement, le « désamour » pour certaines typologies d’appareils est apparu notamment sur les bracelets mHealth (une fois utilisé, l’intérêt s’est très vite émoussé pour les informations et l’utilité de l’objet au quotidien). J’ai bien peur que nous assistions prochainement à une consolidation du marché où les startup qui ont pris la première vague soient absorbées voire disparaissent au profit de grands ténors. Nous allons assister à des alliances entre constructeurs, fournisseurs de réseaux, hébergeur de cloud etc.. Comme évoqué précédemment, les entreprises ayant trouvé un des facteurs différenciant et suffisamment disruptif ont des chances de tirer leur épingle du jeu (la preuve en est pour Pebble qui clôture son financement Crowdfunding pour un montant de 20 Millions de dollars).

Quels sont les objets connectés vraiment innovant selon vous ?

Pour moi, les objets intéressant sont ceux qui sont vraiment disruptifs et qui apportent un véritable « plus » dans notre gestion au quotidien. De plus, il doit être suffisamment transparent pour être intégré dans un usage précis (je parle bien entendu des objets « grand public »). La mother de Sen.Se est intéressant puisqu’elle est la suite logique des différentes créations de son auteur et repose sur plusieurs paramètres indispensables pour sa réussite :
•    Un usage pour toute la famille
•    Un objet dont tout le monde s’approprie rapidement, qui reste ludique et fonctionnel
•    Un objet qui peut se connecter avec  d’autres comme le thermostat Nest par exemple
•    Des APIs (Application Programing Interface) pouvant permettre à des particuliers d’enrichir les fonctionnalités des objets.

Bien entendu, nous sommes attentifs également à l’avènement de l’Apple Watch et des conséquences que cela aura sur les montres connectées (comme cela a été le cas sur le monde des smartphones) mais nous pensons que l’IOT d’entreprise sera vraisemblablement encore plus actif dans les années qui arrivent. Les beacons, la géolocalisation inDoor ainsi que les nouveaux moyens de communication (Lifi, ultrasons, etc..) sont également à prendre en considération.

Comment utiliser la data récoltée à travers l’IOT.

Actuellement, chaque objet est lié à une interface de collecte et de présentation des informations qui lui est propre (c’est d’ailleurs un des points faibles remontés lors de l’audit de sécurité mené par HP). Les informations sont donc organisées par Silo et ne permettent pas ou peu une extraction plus « intelligente ».
C’est pour cela que nous croyons à l’interconnexion et à l’intéropabilité des objets entre eux à partir d’une plateforme/Framework unique. Les alliances comme Allseen promeuvent la mise en place d’une telle architecture afin de faire véhiculer l’ensemble des informations « en temps réel «  vers un dépôt de données unique. Ce dépôt pouvant être hébergé sur le cloud, fournirait des informations « brutes » pouvant être recoupées, traitées par des Data Scientist afin d’en sortir des analyses prédictives par exemple.
C’est à la fois le monde du grand public et de l’entreprise qui en tireraient énormément de bénéfices.

Propos recueillis par Laurent Amar

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