Interview exclusive des trois co-fondateurs de la plate-forme Busit

Les trois co-fondateurs de Busit

Les trois co-fondateurs de Busit

Bonjour Messieurs, pourriez-vous vous présenter à mes lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Bonjour Laurent, bonjour à tous ! Nous sommes trois amis, collègues, associés, à l’origine de la plateforme Busit. Rencontrés il y a pratiquement dix ans maintenant, nous avons commencé l’aventure en 2007, en créant l’association Olympe  – organisation œuvrant pour l’accessibilité des nouvelles technologies à travers le monde. Afin de faire face au succès du service d’hébergement offert par l’association, nous fondons en 2010 la société SYS  -, opérateur de télécommunication qui assure dorénavant les parties techniques de l’association et offre également un service de PaaS innovant  -, axé sur le confort des développeurs et l’hébergement d’applications critiques très haute disponibilité.

C’est en 2011 que l’idée de Busit a commencé à se développer, d’abord sur le papier puis pour des essais en interne, jusqu’au jour où nous avons arrêté les spécifications d’un système évolutif et entièrement modulaire, qui nous est apparu comme une véritable mine de possibilités pour les personnes et les entreprises. Ingénieurs de formation et persuadés de l’utilité de cette nouvelle plateforme, nous avons ensuite décidé de concentrer nos ressources techniques et financières sur la mise au point du produit tel qu’il est aujourd’hui.

Parlez-nous de la plate-forme Busit ?

Busit se présente avant tout comme une plateforme web accessible à tous. Il s’agit d’un site Internet où en quelques minutes vous pouvez connecter et relier ensemble de nombreux objets et services. Aussi bien smartphones, voitures, consoles, chaînes industrielles, dispositifs médicaux que réseaux sociaux, emails, applications de comptabilité ou de banques sont capables de communiquer entre eux. Vous pouvez ainsi créer des interactions intelligentes, automatiser certaines tâches, être alerté sur le système qui vous correspond.

Aussi, la plateforme ne se contente pas seulement de faire communiquer les objets les uns avec les autres, mais assure aussi fiabilité, sécurité (l’ensemble des données sont chiffrées et signées avec une clé privée propre à chaque identité Busit) et nous garantissons contractuellement la neutralité du « bus », à savoir qu’il n’y a aucune collecte de données ni stockage d’information. De même, l’objectif de la plateforme est aussi de sortir les utilisateurs de leur dépendance aux applications constructeurs, en leur permettant par exemple d’afficher dynamiquement les informations d’une balance de marque X et d’une station météo de marque Y. Demain chaque objet aura son application propre. Nous ne pouvons concevoir d’avoir 15 applications distinctes pour faire fonctionner nos objets. Notre idée est celle d’un Hub qui pourrait contenir l’ensemble des applications dédiées à nos objets.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans un projet aussi ambitieux que la création d’une plate-forme de jonction entre différents objets connectés ?

C’est avant tout la multiplication des services en ligne (réseaux sociaux, applications, CRM…) et la croissance du nombre d’objets connectés qui créent de nouveaux besoins d’automatisation et d’interaction. Mais c’est également parfois la vision des constructeurs souhaitant contrôler et enfermer le consommateur dans une utilisation unique et centrale de leur produit qui nous a poussés à penser un système aussi ouvert et universel que Busit.

Il existe déjà de nombreux outils de « mashup » voire même une ou deux plateformes similaires à la nôtre. Ces services ont une vision très différente, pas de garantie de sécurité, pas d’ouverture… En réalité notre entreprise est à la fois ambitieuse et à la fois très simple : nous donnons les outils à une communauté pour bâtir les différentes briques de la plateforme, et assurons que l’ensemble des briques soient compatibles et puissent communiquer entre elles, peu importe leur nature.

Evidemment, notre équipe et notre réseau de partenaires enrichit chaque jour la plateforme de nouveaux connecteurs, mais n’importe quel développeur peut publier ses propres objets et services. Les codes sources de la plateforme sont ouverts et publiés sous licence Open Source, il est donc même possible de déployer une nouvelle plateforme vierge sur sa propre infrastructure (et donc d’en assurer la privacité et le contrôle optimal).

Quel type de technologie fut utilisé pour créer cette plate-forme ?

Le développement de Busit n’a pas été aisé et est passé par de nombreuses phases. Les prérequis était nombreux : faciliter l’extension de la communauté de développeurs en fournissant des outils simples et compréhensibles, permettre une interopérabilité totale, et bien entendu rendre le système facile d’utilisation pour chacun d’entre nous.

Les développeurs peuvent créer des connecteurs actuellement en deux langages : JAVA et PHP. Chaque connecteur est indépendant et libre, un peu à la manière d’une application de notre plateforme de PaaS, il peut utiliser des services externes pour stocker ou traiter l’information. Le « cœur » de Busit assure de son côté : la transmission des informations, leur chiffrement, la gestion de la sécurité, et évidemment le processus de « routage » qui transmet la donnée d’un connecteur à un autre (transmission, duplication…).

Pour réaliser ces opérations, nous avons construit des couches basées sur notre savoir-faire d’hébergeur, alliant virtualisation, routage et différentes APIs pour la compatibilité générale. Ce qui est vraiment bluffant, c’est que grâce à cela, au-delà des interactions de la plateforme qui correspondent à l’utilisation basique de Busit, chaque objet ou service connecté est accessible via de multiples protocoles, HTTP, Mail, FTP, SQL etc… Pour vous donner un exemple concret, vous pouvez par exemple uploader vos photos sur Facebook en FTP ou par email, aussi, il est possible d’envoyer un email à son thermostat ou d’effectuer une requête SQL pour modifier la température.

Quel sont à vos yeux les objets connectés les plus “connectables” entre eux ?

C’est une excellente question ! Et c’est justement les fondements de notre approche. Aucun n’est plus « connectable » qu’un autre. Nous avons construit l’ensemble de la plateforme Busit pour qu’un réfrigérateur soit compatible avec un journal en ligne ou une balance connectée. Il n’y a pas d’« incompatibilité » sur Busit, l’objectif étant de rester universel en respectant les choix des utilisateurs dans leurs interactions. Et nous comptons sur eux pour créer des interactions de plus en plus complexes !

Un téléphone par exemple comporte de nombreuses fonctionnalités qui le rendent central dans le contrôle d’un environnement connecté. L’objectif est de briser cette dépendance en donnant une place centrale non pas à un objet ou un périphérique mais à un être humain gérant les interactions qui lui sont vraiment utiles à l’aide du matériel dont il dispose déjà sans obligation d’acheter un énième iTtruc.

Comment évoluera la plate-forme dans un futur proche ?

Lorsque nous entendons les médias et les internautes parler des problématiques de sécurité et de vie privée qui incombent aux plateformes cloud ou aux objets connectés, nous nous disons toujours la même chose : toutes les questions soulevées trouvent une réponse sur Busit, via la gestion des identités, des organisations, des certificats… Même chose du côté des entreprises, où notre approche Open Source et notre réseau d’intégrateurs nous permet de déployer des « bus » locaux pour les données sensibles qui ne doivent pas être externalisées. Nous fournissons des connecteurs hybrides pour profiter des fonctionnalités et des objets de la plateforme publique depuis un Busit privé si le besoin s’en ressent.

Les évolutions de notre plateforme sont nombreuses : nouveaux connecteurs évidemment mais aussi des « espaces » préconstruits pour la santé, la maison connectée, l’industrie etc… De même, nous poursuivrons notre intégration sur les mobiles et l’établissement de nouveaux partenariats en vue d’offrir toujours plus de possibilités sur notre plateforme.

Votre mot de la fin ?

Lorsque nous parlons de Busit autour de nous, la plupart des entreprises et des particuliers qui en découvrent le potentiel cherchent immédiatement à savoir comment ils pourraient l’utiliser efficacement. Nous souhaitons simplement aborder l’un des sujets les plus importants aujourd’hui pour notre société, la finalisation de la solution pour notre partenaire DUC (Diabet Under Control).

Busit assure à ce nouveau système médical l’ensemble de la transmission des données et des métriques entre leur algorithme, le capteur de glycémie connecté, le dispositif de soin et le smartphone du patient. C’est le type d’applications que nous souhaitons développer sur le long terme, en assurant la fiabilité et la confidentialité de bout en bout de la chaîne.

Propos recueillis par Laurent Amar

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